Climat
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Chère Greta,
Merci d’être venus dans ce pays pour dire la vérité à la nation la plus puissante du monde.
Les bastions de la richesse et du pouvoir nous ont mis à l’avant-scène de la catastrophe environnementale, de la sixième extinction, de la fin possible de la civilisation telle que nous la connaissons.
La seule façon de combattre cette apocalypse est de créer un mouvement de masse, à partir de la base. Cela signifie qu’il faut joindre le geste à la parole. Cela signifie prendre des risques. Cela signifie qu’il faut trouver sa voix au milieu du vacarme du déni.
C’est exactement ce que vous et les autres jeunes gens de cette Terre faites aujourd’hui.
Il y a ici une autre nation, celle des gens honnêtes, que vous avez profondément émue. En tant que membre de cette nation, je fais l’inventaire de ma propre vie, pour voir si je peux me conformer aux normes que vous et les enfants de nos enfants exigent de nous. J’espère que je peux.
Quand les politiciens adultes ont frénétiquement besoin à vous attaquer, c’est que vous faites absolument la bonne chose.
Très sincèrement vôtre,
Joan Baez
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Je m'appelle Gabriel, je suis avocat et j'habite à Rio Branco, au cœur de l'Amazonie. Je suis ici pour demander à toutes les autorités au Brésil de se mobiliser pour nous aider à mettre fin à l'incendie de l'Amazonie !
Nous demandons aux autorités d'ouvrir une enquête afin de déterminer les causes de l'augmentation des incendies dans cette région et de demander des comptes aux coupables.
Selon l'Agence spatiale brésilienne, le nombre d'incendies de forêt en Amazonie a augmenté de 82% par rapport à la même période en 2018. Et je vis ce quotidien. Je n'ai jamais vu autant d'incendies en si peu de temps. Il y a 71 000 nouveaux points de feu.
Plus de la moitié des incendies se produisent en Amazonie, ce qui non seulement tue la biodiversité et les écosystèmes, mais affecte également la santé de millions de personnes, en particulier les personnes âgées et les enfants qui ne peuvent pas respirer à cause de la fumée.
Lundi après-midi, la population de São Paulo a été surprise de voir la ville s'assombrir à 15 heures à cause de la lourde fumée qui s'échappait des incendies dans le nord. Et cela nous a fait comprendre une chose : peu importe que nous vivions au Nord ou au Sud du pays. Que vous soyez un enfant riverain de la rivière Acre ou un cadre travaillant dans une grande métropole, le démantèlement des politiques de protection environnementale nous affectera toutes et tous.
Une enquête peut aider à s’assurer que cela ne se reproduise plus. S'il vous plaît aidez en signant.
Signez cette pétition en un seul clicVoir la page de pétition
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C’est une nouvelle vague qui monte, pour que leur futur ne soit pas hypothéqué : dans toute l’Europe, des écoliers, des collégiens, des lycéens et des étudiants s’engagent pour le climat. Né en Suède, à l’initiative de Greta Thunberg, âgée de 16 ans, le mouvement des grèves du vendredi a pris de l’ampleur en Allemagne et en Belgique. Et arrive en France où des lycéens et des étudiants commencent à se mobiliser et à descendre dans la rue pour l’avenir de la planète et en finir avec « l’inertie folle » des dirigeants. Reportage à Lyon et à Berlin, où se prépare activement la grande journée de mobilisation mondiale des jeunes pour le climat prévue le 15 mars.
« Vous dites que vous aimez vos enfants, mais vous volez leur futur. » Le message est rude pour les anciennes générations. Mais il porte, alors que le mode de croissance industriel réchauffe inexorablement la planète. Ce type de slogans va fleurir partout en Europe ce 15 mars, sur des banderoles et pancartes brandies par des étudiants, des lycéens, des collégiens et même par des enfants encore à l’école élémentaire - en Allemagne, des manifestations sont parfois composées d’écoliers qui ont à peine 10 ans ! Ils subiront de plein fouet le réchauffement climatique quand une grande partie de ceux et celles qui gouvernent aujourd’hui seront morts et enterrés, laissant à la postérité leur inaction, leur « inertie folle » comme le déplore une étudiante lyonnaise.
A Berlin, cette nouvelle génération d’activistes, davantage capables de penser le futur que les élites européennes vieillissantes et obsédées par la réduction des coûts, ont lancé les grèves du vendredi, les « Vendredis pour le futur » (Fridays for Future) depuis décembre déjà. « Comme le niveau de la mer, nous nous soulevons », « Moins d’asphalte, plus de forêt », énoncent les pancartes fabriquées notamment par Paula et Ada, qui manifestent chaque semaine dans la capitale allemande. Elles ont 16 ans et sont élèves de première. Le matin, à la radio, des politiques interviewés pour commenter ces grèves pour le climat prétendent que ces jeunes sont manipulés. Encore une vieille rengaine de commentateur inerte. Cela fait sourire les deux adolescentes : « Manipulée ? Je ne saurais pas même par qui », rigole Paula. « Le mouvement se diffuse directement dans les écoles, par les élèves, et pas seulement par Internet », décrit Ada.
« Quand je vous vois, je me réjouis du futur »
« Les écoliers qui se retrouvent tous les vendredis n’étaient pas forcément engagés pour l’environnement avant », précise Franzi, également lycéenne à Berlin et membre de la coordination qui organise les rassemblements. « Moi-même, je n’étais pas engagée politiquement. Mes parents ont écrit un livre sur comment vivre de manière écologique en famille. D’ailleurs, nous n’avons plus de voiture », témoigne-t-elle. Si certains politiques les dénigrent, de nombreux adultes les encouragent. « Mes parents me soutiennent, cela ne leur pose pas de problème que je sois ici et pas à l’école »,explique Muriel, 14 ans, élève berlinoise en troisième.
Texte : Rachel Knaebel et Sophie Chapelle, avec Ivan du Roy
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Par Olivier Petitjean
Une prime de départ de 14 millions d’euros : c’est ce que va toucher l’ingénieur lyonnais Thierry Pilenko, ancien PDG de l’entreprise parapétrolière Technip, qui quitte ses fonctions suite à la fusion avec le groupe états-unien FMC. L’ex PDG cumule l’équivalent d’une année de rémunération fixe, soit 2 millions d’euros, une clause de non concurrence de 2 millions d’euros, plus 10 millions d’euros d’actions gratuites, selon les informations révélées par BFM. L’annonce fait tache alors que le groupe TechnipFMC affiche 1,9 milliard de dollars de pertes en 2018.
Comme nous l’avions révélé dans notre « véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises », le nouveau patron de TechnipFMC, Doug Pferdehirt, était en 2017 le mieux payé du CAC40 avec plus de 10,5 millions d’euros de rémunérations (lire Les patrons du CAC40 ont gagné en moyenne 4,68 millions d’euros en 2017). Thierry Pilenko, son numéro 2, n’était déjà pas loin derrière.
En additionnant dividendes et rachats d’actions, TechnipFMC était aussi en 2017 l’entreprise du CAC40 la plus généreuse envers ses actionnaires. Elle leur a versé plus de deux fois ses bénéfices pour l’année (lire Dividendes : les actionnaires ont coûté 55 milliards au CAC40 en 2017).
Pendant qu’actionnaires et dirigeants engrangent, les salariés encaissent
Du côté des salariés et de leurs représentants, le tableau est tout autre. Beaucoup estiment que la fusion s’est faite au détriment des intérêts français, et que le départ de Thierry Pilenko ne fait qu’officialiser le passage de l’entreprise sous pavillon américain. Les mauvais résultats de Technip et les réorganisations en série semblent avoir entraîné - déjà avant la fusion - une vague de souffrance au travail au niveau du siège, avec plusieurs suicides. Syndicats et directions s’écharpent sur la prévention des risques psycho-sociaux. Plusieurs milliers d’emplois devaient être supprimés au niveau du groupe, dont 700 pour le seul siège parisien [1].
La fusion entre Technip et FMC avait été vendue comme une opération entre deux groupes égaux et un moyen de créer un « champion » capable de résister à la baisse des cours du pétrole et de faire face à la concurrence mondiale. Comme souvent, l’opération semble s’être faite faite au bénéfice exclusif des actionnaires et des dirigeants.
Pourtant, le premier actionnaire de TechnipFMC reste... l’État français, à travers Bpifrance et l’Institut français du pétrole, à l’origine de la création de Technip dans les années 1950. Comme dans le cas de Renault, l’État actionnaire semble ne pas pouvoir – ou ne pas vouloir – imposer effectivement des limites aux rémunérations patronales (lire notre article).
Technip a également bénéficié du soutien de l’État sous forme de garanties de crédit, pour plusieurs autres projets, dont le complexe gazier Yamal LNG en Russie avec Total (lire notre enquête) ou encore la plateforme Coral LNG au large du Mozambique (voir ici). Valait-il vraiment la peine que le gouvernement français renie ainsi ses engagements climatiques en finançant ces projets d’énergies fossiles néfastes pour le climat ?
Olivier Petitjean
Notes
[1] Selon les chiffres de Mediapart.
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