Sylvie et Alban sont assistants familiaux, activité plus connue sous le nom de famille d’accueil. Ce métier, ils l’ont appréhendé avec prudence, voire méfiance. Ils en parlent avec passion, empathie et humilité. Ce métier est menacé, écoutons-les.

C’est un métier « caché », et parfois honni : les familles d’accueil pour enfants placés. « Pour moi comme pour l’opinion publique, j’avais une mauvaise image des familles d’accueil, des sortes de Thénardier, de gens maltraitants, il y avait encore cette étiquette », nous confie Sylvie Dereux, ancienne cadre, devenue assistante familiale il y a 10 ans. Elle ne regrette pas sa reconversion. « Quand on voit qu’on a aidé certains enfants, on espère, pour eux, que ce métier sera pérenne », dit-elle. Mais à 67 ans, elle va bientôt devoir transmettre le flambeau. Et la pérennité du métier se pose effectivement, notamment avec les départs en retraite à venir.

On compte 40 000 assistantes familiales – les « familles d’accueil » – en France, une immense majorité le deviennent après une reconversion et travaillent pour les départements. Ils et elles accueillent à temps plein, à leur domicile, des enfants placés sur décision de justice, le plus souvent pour les protéger d’un environnement familial menaçant. L’attractivité du métier est en berne depuis de nombreuses années. Leurs statut, valorisation et salaire ont fait l’objet de débats et modifications récentes dans le but d’attirer à nouveau. Souvent médiatisés négativement, à l’aune d’un fait divers sordide, les assistants familiaux ont peu l’occasion de s’exprimer. Basta! a choisi de donner la parole à Alban Perrichon, 48 ans, assistant familial depuis 11 ans, et Sylvie Dereux, 67 ans donc, assistante familiale depuis 10 ans.

« Le nombre de familles d’accueil n’a cessé de baisser. L’âge moyen des assistants familiaux étant de 50 ans, les personnes restent en moyenne entre dix et quinze ans dans le métier, qui compte environ 10 % d’hommes. Un assistant familial qui arrive, c’est une place d’accueil en plus pour un enfant, mais quand il arrête le métier, il a deux ou trois agréments, donc c’est deux ou trois places qui sautent. Moi, avant, j’étais prof dans l’enseignement supérieur. Je connaissais des personnes qui avaient été placées, d’autres, de loin, qui étaient familles d’accueil.

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