Par Maÿlis Dudouet

Une cinquantaine de projets d’aménagements routiers et d’autoroutes sont actuellement contestés à travers la France, car ils détruisent terres agricoles et forêts et coûtent cher aux caisses publiques. Retour sur quatre cas emblématiques.

La mobilisation contre l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, initié par e collectif Les Soulèvements de la Terre, a réuni des milliers de personnes fin avril. Cette mobilisation médiatisée est la partie visible d’un vaste mouvement contre les projets routiers et autoroutiers, et leurs conséquences sur l’artificialisation des terres, les finances publiques et la biodiversité. Malgré la prise de conscience du défi climatique, la France demeure accro aux projets routiers : 55 projets d’aménagements, dont sept autoroutes, sont actuellement contestés par des collectifs citoyens rassemblés au sein d’une coalition, « La Déroute des routes ».

L’ensemble de ces projets menacent près de 4500 hectares de terres selon le décompte réalisé par Reporterre, l’équivalent de la moitié de Paris transformée en goudron. « Globalement, les projets routiers sont le deuxième facteur d’artificialisation des sols. Ils ont un impact colossal en entraînant la destruction de terres agricoles, de zones humides et de forêts occupant un rôle de régulation pour le climat », analyse Valentin Desfontaines, responsable des mobilités durables au sein de l’association Réseau action climat.

Le coût global pour les finances publiques est aussi faramineux : près de 18 milliards d’euros. La coalition La Déroute des routes demande un moratoire pour stopper « tous les projets routiers, dans l’attente de leur réexamen au regard des stratégies fixées par l’État et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face ». « Les collectifs organisent des réunions publiques, les gens sont impliqués, mais ça ne suffit pas, confie l’élue écologiste rouennaise Enora Chopard, membre de La Déroute des routes et du collectif « Non à l’A133-A134 ». L’enjeu est trop important. Une fois que les arbres des forêts seront coupés, ce sera trop tard. Pour Anna Tubiana, également membre de la Déroute des routes, il faut bloquer les projets de route en amont plutôt que de limiter les impacts qu’elle aura ».

Certains projets routiers ont pourtant vu le jour malgré d’intenses oppositions, comme le Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO) ou la Nouvelle route du littoral à La Réunion. D’autres nouvelles routes sont toujours en attente, ou en cours de réalisation. Nous revenons ici sur quatre projets emblématiques de la contestation (voir notre carte de ces projets autoroutiers).

Pour lire la suite, cliquez ICI.