mega888 Joomla - Un plan-plan pour le climat

Par Vanina Delmas, à lire en entier sur Politis en cliquant ICI.

Le plan national dadaptation au changement climatique, attendu depuis deux ans, a enfin été dévoilé avec comme horizon alarmant une France à +4 °C en 2100. Résultat : des mirages budgétaires et une litanie de mesures qui invisibilise les populations les plus vulnérables.

L’urgence n’a pas la même saveur, selon qu’on est dans les bureaux des ministères, qu’on vit dans les bidonvilles de Mayotte ou dans des logements sociaux de Marseille. Ces injustices sociales sont pourtant absentes du tant attendu troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) présenté le 10 mars par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. L’objectif est limpide et effrayant : préparer la France à une augmentation des températures de 2,7 °C d’ici à 2050 et de 4 °C d’ici à 2100.

Depuis deux ans, nous entendons à bas bruit que la France doit se tenir prête à un horizon à +4 °C. Depuis deux ans, nous attendons que des décisions radicales soient prises pour l’éviter ou, du moins, pour y faire face. En effet, après avoir été le « défi du siècle », selon les propres termes d’Emmanuel Macron, la transition écologique a disparu de l’agenda politique, et est même devenue une variable d’ajustement budgétaire.

Initialement prévu pour fin 2023, puis avril 2024, le Pnacc3 a ensuite été victime de la crise politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale puis aux élections législatives. Ce texte a déjà connu trois premiers ministres ! C’est Michel Barnier qui l’a repris et présenté à l’automne avant de le soumettre à une consultation publique qui a recueilli 6 000 contributions en deux mois !

Or, une France à +4 °C signifie surtout une avalanche d’instabilités et d’incertitudes : moins de deux mois d’enneigement sur les montagnes, dix fois plus de jours de vague de chaleur, jusqu’à deux mois supplémentaires de sécheresse… Mais pas dans toutes les régions de manière uniforme, pas tous les ans, rendant l’anticipation et l’adaptation encore plus difficiles. Sans compter les effets sur la santé, le quotidien des personnes les plus vulnérables. Alors, est-ce le plan de la résignation ou de la lucidité ?