Je voudrais vous raconter les batailles à la David contre Goliath que je mène chaque jour pour défendre les articles de la rédaction.
Voilà six ans que j’assiste, plutôt impuissante, à l’effondrement des visites sur le site de Basta! provenant des réseaux sociaux. Quand je suis arrivée fin 2018, plus de 40 % des visites arrivaient des réseaux sociaux, dont 2 millions de personnes uniquement depuis Facebook. En 2024, elles étaient moins de 100 000, et tous les réseaux sociaux confondus ont offert à Basta! à peine 6% des ses visites.
Heureusement, le nombre de nos donateurs et donatrices ne suit pas la même courbe ! Rejoignez-les en cliquant ici 🔥
Cette chute ne s’est pas produite du jour au lendemain. Elle n’est pas un accident qui ne concernerait que Basta!. C’est le fruit d’une stratégie délibérée des géants de la tech :
👉 Invisibiliser les liens sortants de la plateforme (Facebook) ou les interdire simplement (Instagram, TikTok)
👉 Montrer en priorité du contenu auquel on ne s’est même pas abonné, choisi par un algorithme obscur.
👉 Remplacer l’écrit par l’image, puis l’image par la vidéo.
👉 Faire sauter les systèmes de vérification, recouvrant les infos de qualité par un flot de rumeurs et de messages haineux (ce qui nous oblige en plus à consacrer des heures à modérer nous-même les commentaires)
👉 À la fin, cynisme suprême : faire payer cher la possibilité de parler à ses propres abonnés (la fameuse « sponsorisation »), en touchant au final toujours moins de personnes que quelques années en arrière.
Pour ne pas disparaître, les médias adaptent leur format, leur façon d’apporter l’info. Certains avec quelques succès. La plupart avec l’impression de s’épuiser en vain. Mais avec partout la même conséquence : condamner ces publics à tourner en rond comme un poisson dans le bocal de la plateforme.
Difficile pour autant de quitter purement et simplement ces plateformes quand plus de 60 % de la population française s’informe via les réseaux sociaux.
Mais doit-on rester impuissant pour autant ?
Avec notre Portail des médias indépendants, projet qu’on vous annonçait cet hiver et qui sortira à la rentrée, nous tentons un pari pour reprendre le contrôle sur notre visibilité. Et vous donner le contrôle sur les infos que vous souhaitez lire, entendre, regarder.
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