Avec le Mercosur, l’Europe va « puiser dans les pays du Sud les matières premières nécessaires pour maintenir quoi qu’il en coûte nos modes de vie », estime l’économiste Maxime Combes dans cette tribune.
Maxime Combes, économiste, en charge des politiques commerciales et de relocalisation à l’Aitec.
Mardi 13 juin, des députés ont voté à l’Assemblée nationale une résolution critique mais non contraignante sur l’accord UE-Mercosur. Présentée comme « un nouveau pacte de confiance pour le libre-échange » par le député Modem Pascal Lecamp qui en est le premier signataire, cette résolution a été reçue par le ministre du Commerce Olivier Becht comme établissant une « très forte convergence » avec la position du gouvernement. Elle a été jugée « insuffisante » par le collectif national Stop-Mercosur.
Trois ans après les innombrables promesses de relocalisation entendues pendant la pandémie de Covid, la mondialisation reste l’horizon unique de l’Union européenne. À Bruxelles, la Commission ne pense qu’à finaliser des accords de commerce qui ne pourront qu’aggraver notre dépendance aux marchés internationaux, avec tous les problèmes écologiques, sociaux et sanitaires qui en découlent : l’accord de libéralisation du commerce UE-Mercosur, et d’autres avec le Mexique et le Chili, au plus tard d’ici à décembre 2023.
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, est d’ailleurs actuellement en visite officielle en Amérique du Sud. Favorable à l’accord, elle voudrait pouvoir annoncer des résultats tangibles lors du sommet qui rassemblera les États de l’UE et de l’Amérique latine et des Caraïbes les 17 et 18 juillet prochains à Bruxelles.
En 2030, le Mercosur pourrait fournir jusqu’à 26 % du rumsteck servi en Europe