Par Lucas Sarafian

L’Institut du monde arabe met en lumière le Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine, un musée « en devenir ». Sa collection raconte la douleur d’un peuple et montre la richesse de l’art palestinien. 

 

 
La Palestine, un peuple bien vivant

Un métro à Gaza, photographie de Mohamed Abusal, 2011.
© Mohamed Abusal.

La confrontation est puissante. D’un côté, une trentaine de tirages lithographiques sur la Palestine, commercialisés au XIXe siècle par la société Photoglob Zürich, qui véhiculent une image mythifiée et stéréotypée. De l’autre côté, une série de photo­graphies à caractère autobiographique prises en 2003 par Raed Bawayah sur la condition des travailleurs palestiniens sans permis en Israël, obligés de traverser la frontière de manière illégale pour gagner leur vie. Parmi elles, une vue saisissante de deux hommes dans une petite chambre où les lits n’ont pas l’air assez nombreux pour tous ceux qui y vivent. Elle rappelle la précarité et l’insécurité de ces dizaines de milliers de Palestiniens, sous la menace constante d’être emprisonnés et contraints de payer environ 700 euros par mois pour obtenir un permis de travail. Le retour à la réalité est brutal et nécessaire.

Avec l’aide de l’artiste Ernest Pignon-Ernest, Elias Sanbar, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco et commissaire général de l’exposition Ce que la Palestine apporte au monde, donne naissance à un musée « en devenir ». Pour l’occasion, l’Institut du monde arabe devient temporairement le lieu d’accueil du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine. « C’était important d’avoir un lieu pour exprimer concrètement cette obsession culturelle palestinienne », lance Elias Sanbar, qui souhaiterait que l’établissement s’installe, à terme, à Jérusalem-Est.

Les collections du futur musée se composent uniquement de dons d’artistes des cinq continents. Les concepteurs ont demandé aux artistes de « choisir parmi leurs travaux celui qu’ils souhaitaient proposer au public palestinien ». Ainsi, près de 500 pièces sont conservées dans les réserves de l’Institut et moins de 20 % sont exposées, selon Elias Sanbar. Depuis 2015, date à laquelle Jack Lang, le président du lieu, a signé un partenariat avec la délégation permanente de la Palestine auprès de l’Unesco, l’IMA a la garde de cette collection et organise des expositions temporaires.

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