mega888 Joomla - Un bruit de fond conservateur

Le sociologue Vincent Tiberj montre que la supposée « droitisation » de la société française concerne surtout les classes dominantes, mais non le cœur de la nation, attachée d’abord aux valeurs d’égalité et de redistribution sociale.

Par Olivier Doubre 

La droitisation française. Mythe et réalités, Vincent Tiberj, PUF, 334 pages, 15 euros.

On l’entend sans cesse : la société française serait en voie de « droitisation ». Ceux qui regardent CNews, peut-être déjà convaincus, voire pleins d’espoir en ce sens, se persuadent d’une évolution vers la droite d’une majorité de citoyens français. Et pourtant, selon les questions posées et les méthodes employées par les sondeurs, nombre d’enquêtes d’opinion dans l’Hexagone montrent exactement l’inverse.

Un phénomène qui rappelle les pseudo-affirmations, sans cesse répétées, que le « niveau scolaire baisserait » depuis 1968, alors qu’au contraire le niveau des diplômes et le nombre d’élèves les décrochant indiquent en fait une nette hausse tout au long de ces décennies. Deux des plus grands spécialistes français des questions d’éducation, Christian Baudelot et Roger Establet, l’avaient démontré dans un essai paru en 1989 : Le niveau monte, Christian Baudelot & Roger Establet, Seuil.

Aux termes d’une série d’enquêtes fondées en majeure partie sur un grand nombre de sondages, Vincent Tiberj, professeur de sociologie politique à Sciences Po Bordeaux et chercheur au Centre Émile-Durkheim, peut ainsi affirmer, à l’encontre de tant de préjugés et d’acceptions supposées évidentes, que, ces dernières décennies, « si l’on prend les données d’opinion sur le long et le moyen termes, les citoyens ne se sont pas droitisés ».

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