Lu sur Inflation : plus dure en France du fait de la stagnation des salaires

 

L'inflation est moins élevée en France que dans d'autres pays européens. Pourtant, le pouvoir d'achat des ménages connaît une forte baisse car les augmentations de salaires sont plus faibles dans notre pays.

 
Seul le « salaire réel » permet de mesurer le pouvoir d'achat
  • En France, l'inflation s'élevait en juillet à 6,1 % sur un an.

  • En Allemagne, l'inflation est de 8,5 %,

  • En Espagne et en Belgique elle dépasse 10 %,

  • Et grimpe jusqu'à 11 % aux Pays-Bas.

Attention : une inflation moins importante ne signifie pas pour autant que le pouvoir d'achat a moins diminué.

Certes la France connaît une inflation plus faible que ses voisins européens, mais les hausses de salaires aussi y sont plus faibles, voire inexistantes. Autrement dit : même si le montant du salaire indiqué sur votre fiche de paie n'a pas changé, il permet d'acheter moins de choses.

Si votre salaire a augmenté de 3 % sur votre feuille de paie mais que dans le même temps l'inflation est de 6 %, votre revenu réel aura diminué de 3 %. Seul le « salaire réel » permet de mesurer le pouvoir d'achat.

Selon l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), au premier trimestre 2022 les salaires réels ont chuté de 1,9 % en France, alors qu'ils ont augmenté de 0,3 % en Italie et baissé de seulement 0,2% au Royaume-Uni.

Dans le privé comme dans le public, les salaires décrochent

Selon les données de la Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES), le salaire de base de toutes les catégories socio-professionnelles recule fortement à cause de l'inflation.

Il baisse de :

  • 2,3 % pour les employés,

  • 2,7 % pour les ouvriers,

  • 3,6 % pour les professions intermédiaires et

  • 3,7 % pour les cadres.

Du côté du public, la récente hausse de 3,5 % annoncée par le gouvernement ne suffit même pas à rattraper les 6,1 % d'inflation annuelle. Cette « augmentation » masque en réalité une baisse de pouvoir d'achat de 2,6 %.

Des augmentations générales pour sortir de l'impasse

Pour la CGT, il est primordial de parler de « salaire réel » dans les luttes pour les salaires. Plutôt que des primes ou des mesures individuelles, la CGT prône des augmentations générales.

Seule une telle mesure est juste et efficace pour le pouvoir d'achat. Il faut dans un premier temps garantir que les salaires suivent l'augmentation des prix.

Le SMIC doit être porté à 2000 euros.

Le gouvernement devrait bloquer les prix afin que ce soit les profits réalisés par les entreprises qui supportent le coût de l'inflation. C'est tout à fait possible au vu de leurs marges record.