Alors que le nouveau maire de Bondy avait axé sa campagne sur la sécurité avec la multiplication des caméras de vidéo-surveillance, le recrutement et l’armement de la police municipale, il vient d’écrire au ministre de l’intérieur pour demander des effectifs supplémentaires de police nationale.

La police municipale créée spécialement à Bondy n’est-elle donc pas la solution à l’insécurité ?

Les coups de menton pour dire qu’un nouveau shérif est arrivé en ville, annonçant que les délinquants allaient partir, étaient donc inutiles. Une nouvelle fois le discours sécuritaire sert plutôt à attraper des électeurs que des voleurs.

Dans leur lettre, les maires de Bondy et Pavillons notent une augmentation très forte de la délinquance.

Il semblerait que cela remonte aux derniers mois.

Cela coïnciderait donc avec la crise économique et l’augmentation de la pauvreté.

On s’étonne ainsi que les plus pauvres, les moins diplômés, ceux qui ne trouvent ni travail ni logement soient plus représentés parmi les délinquants. Est-ce vraiment un mystère ou une évidence ?

Quelle est la solution quand on voit que les salarié.e.s n’en peuvent plus alors que les bénéfices explosent ? Remarquons que des métiers essentiels peinent à recruter, tant les soignants, que les chauffeurs que les enseignants. Il est temps de repenser à la répartition des richesses.

Dans le même courrier, les deux maires se vantent d’avoir dépensé 2 000 000 d’euros de chacune des deux villes pour la sécurité, en vain.

Maintenant que nous sommes au fond de l’impasse, peut-être faut-il réfléchir de nouveau ?

La police est une mission régalienne, c’est-à-dire qu’elle est payée par l’impôt national pour que l’État s’en charge. La faire payer par les communes est injuste. Maintenant nous savons qu’en plus c’est inefficace.

D’ailleurs la police ne pourra pas résoudre la délinquance de survie, qui consiste pour ceux qui n’ont pas accès à un salaire à se procurer ce que les autres ont.

Et là, on se dit que le maire de Bondy aurait sans doute mieux fait de développer les services publics, les activités sociales et les actions de la municipalité qui font vivre la ville et le personnel municipal que de dépenser encore de l’argent pour des caméras et des recrutements de policiers bondynois armés dont il reconnaît l’impuissance.

La question est de savoir si on veut qu’il y ait moins de délinquance ou bien se faire plaisir avec un discours ultra-sécuritaire bien viril qui n’est que du vent.

Il faut tenir un langage de vérité aux Bondynois.es : l’insécurité est le signe des dysfonctionnements de la société, la police ne peut pas résoudre complètement des phénomènes qui deviennent massifs en temps de crise et le discours localiste visant à faire jouer à la police municipale le rôle de la police nationale contribue à appauvrir encore les villes qui ne jouent plus alors le vrai rôle qui est le leur.