Les précisions données par la SGP pour défendre son projet au niveau de la gare de Bondy et rapportées dans l’article de Hélène Haus publié le 28/05/22 dans le Parisien mérite au sens du collectif anti-nuisance un droit de réponse.
Chacune des affirmations de la SGP sont reprises ci-dessous en italique gras suivie immédiatement de notre réponse.
- L’emprise du chantier principal, celui de la gare, est trop réduite pour mener à bien un chantier de métro
La SGP ne cesse de se lamenter sur l’exiguïté du chantier principal, 5 000 m², mais nous affirmons qu’il est possible de faire un tel chantier, celui de la gare, sur bien moins que 5 000 m². Dans le passé, la gare Magenta, chantier d’ampleur comparable, pour ne pas dire plus important, s’est réalisée sur bien moins que cela, de même que plus récemment l’arrière gare de Haussmann St Lazare dans le cadre du prolongement de la ligne E vers l’Est, sur 2 000 m2 le long du boulevard Haussmann. Les règles dans Paris intra-muros seraient-elles différentes de celles de la banlieue ?
La SGP ferait mieux de s’inquiéter de l’exiguïté du pont Jules Ferry qui, à partir du moment où la municipalité demande que la desserte du futur chantier évite le centre ville, sera incontournable pour alimenter le chantier. Cette remarque s’adresse également aux collectivités locales.
- Nous avons donc besoin d’une emprise complémentaire
À supposer que cela soit vrai, il faudrait pour le moins faire un recensement complet des terrains pouvant répondre à ce besoin.
- Les déblais qui pourraient y être acheminés sont sans danger
Nous sommes d’accord.
- Ils n’auraient évidemment pas vocation à y rester durablement, quelques heures seulement avant leur acheminement vers des sites de traitement ou de valorisation
Personne n’a jamais cru qu’ils y resteraient durablement. Mais il suffit qu’ils y soient un instant pour créer une nuisance, celle des manœuvres d’amenée et de dépôt des déblais augmentées de celles de chargement et d’enlèvement des déblais.
- Toutes les mesures seront prises pour maîtriser les impacts que cela pourrait avoir dans le quartier
Parmi les impacts les plus importants produits par le projet de la SGP, certains sont mortifères : expulsion de trois familles et condamnation au public de la passerelle piétons, seul lien aux normes de la loi sur le handicap de 2005. Que maîtrise alors la SGP ? Nous prétendons qu’il existe d’autres solutions qui non seulement permettrait la maîtrise des ces impacts, mais les éviteraient totalement. C’est plus catégorique.
- Il n’y aura aucun stockage de terre durable à Bondy
Nous prenons note.
- Cependant l’usage définitif de ce site et la décision de l’utiliser effectivement pour y stocker temporairement des déblais reviendront au titulaire du marché de conception-réalisation qui n’est pas encore désigné
Il est donc clair qu’à l’heure où ces lignes sont écrites, la conception du projet n’est nullement arrêtée, puisque les concepteurs ne sont pas encore désignés. De même, l’utilisation effective, de quelque nature qu’elle soit, des sites en cause reste dans le domaine de l’incertitude, c’est le moins que l’on puisse dire. Donc, ce qu’on nous dit, c’est qu’on est en train d’exproprier des gens sur la base d’un projet non encore défini et sur une utilisation incertaine des terrains concernés.
- La consultation (des entreprises conceptrices et réalisatrices du projet) s’achèvera au 3e trimestre 2023
C’est à dire dans plus d’un an ! La conception du projet est donc encore loin d’être connue.
- Différents groupements d’entreprises travaillent à des propositions sur l’aménagement de la ligne de métro ; l’organisation du chantier, mais aussi les méthodes et les modalités de protection du voisinage. C’est donc à l’issue de la consultation, fin 2003, que ces éléments seront précisés.
L’organisation du chantier et les méthodes et les modalités de protection du voisinage, telles qu’elles sont envisagées aujourd’hui par la SGP, sont les bases sur lesquelles se fondent les expropriations. Or, elles ne seront connues que fin 2003, encore s’agit-il d’une date au plus tôt, mais plus grave encore, elles pourraient en définitive être tout autres que celles envisagées par la SGP aujourd’hui. En clair, cela veut dire qu’on est en train d’exproprier des gens sur la base de quelque chose qui risque de ne jamais exister.
- La SGP s’est engagée à ce qu’aucun camion ne circule dans la rue E. Dolet et ne passe devant la crèche
Ce n’est pas ce qui apparaît sur les schémas de circulation des camions dans les documents de l’avant projet sur lequel est fondé la DUP. On a d’ailleurs du mal à imaginer d’autres schémas de circulation, mais nous attendons avec impatience de tels schémas, qui montreraient que les camions éviteraient de passer devant la crèche.
- La décision d’acquérir un pavillon n’est jamais prise à la légère
C’est le comble du cynisme ! Il existe dans le quartier de nombreux terrains qui pourraient faire le même office que ceux occupés par des pavillons et que convoite la SGP. Mais la SGP se refuse à examiner ces solutions alternatives. Non, les terrains qu’elle veut, ce sont précisément ceux occupés par les pavillons.
- À l’issue des travaux, les terrains correspondant à des reliquats non affectés aux infrastructures du Grand Paris pourront faire l’objet de reventes ultérieures à l’usage de projets en partenariat avec les collectivités locales et non déterminés à ce jour. Ces projets devront nécessairement s’inscrire dans les réflexions d’aménagement urbain de la collectivité et se conformer au plan local d’urbanisme.
Nous, nous voulons bien le croire, encore faudrait-il que ces collectivités locales aient les idées claires sur l’aménagement futur du quartier, à commencer par la construction d’un nouveau pont Jules Ferry qui reste au cœur du problème.